ÉCOLOGIE : ON VÉGÈTE

Dessin

C’est quelque chose qu’on rabâche sans arrêt. Un débat qui revient sans cesse sur la table. Une notion qui a constitué le programme scolaire pour tous les élèves des générations 2000 : l’environnement. Depuis la fin du XIX siècle, le mécanisme infernal est enclenché, et ce n’est pas sans savoir que l’homme y est pour quelque chose. C’est ce que démontre le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) dans son rapport : il y a 95% de chances que l’activité humaine soit acteur du réchauffement climatique. Ça, ça semblait évident. Mais ne parlons pas alors des conséquences catastrophiques : d’ici 2100, le niveau des océans s’élèvera d’un mètre, engloutissant des villes comme Amsterdam si nous continuons ainsi. Des maladies majeures liées à la hausse des températures comme la malaria surviendront également, impactant près d’1 milliard de personnes. Puis s’enchaîneront diminution des surfaces glacières, fréquence croissante des catastrophes météorologiques, modification des courants marins (Gulf Stream), extinction de certaines espèces vulnérables, destruction de la couche d’ozone, etc… Nous pourrions continuer à déblatérer ainsi très longuement. Mais il est inutile de gaspiller l’encre et le papier, puisque le réchauffement climatique a d’ores et déjà commencé… Faut-il trouver normal que des séismes, des sécheresses, des ouragans s’abattent sur l’Homme de plus en plus souvent ? Faut-il rester inactif lorsque les bulletins météo deviennent de plus en plus longs et inquiétants ? Rester passif quand annoncer que le lendemain sera beau prenne autant de temps ? Qu’il nous faut près de 10 minutes pour voir que l’avenir sera plus que nuageux ? Évidemment que non. Mais en attendant nous pouvons ainsi l’affirmer ; l’Humain végète.

GASPILLAGE ALIMENTAIRE

Le chiffre est frappant. Une moyenne de 140 kg/repas de nourriture est gaspillée, réfectoires du collège et du lycée confondus. Et près de 8 kg de petits pains jetés à la poubelle. C’est un chiffre que vient relever l’équipe des services civiques après chaque repas du midi. Mais cela ne les choquent plus.

À force, les deux poubelles de 80 litres, plus pleines l’une que l’autre, il s’y sont faits. Habitués, ils souhaitent cependant casser la routine : et cela passe par des propositions. Réduire par exemple les plats en sauce, statistiquement plus gaspillés que les autres. Donner du pain tranché, puisque les petits pains sont victimes de répulsion gustative à cause notamment de leur croûte. Diminuer le nombre d’entrées différentes (elles sont actuellement au nombre de 10). Ces deux dernières propositions provoquent cependant la réticence (trop coûteux, trop de travail). La lutte contre le gaspillage alimentaire est encore malgré tout, quelque chose à approfondir. Parce que tout de même : c’est pas jour 140 kg de nourriture gaspillée.

Mais ne voyons pas le verre à moitié vide. En effet, il y a déjà des initiatives au sein du lycée : depuis le début de l’année 2017, la matière organique (ensemble d’aliments jeté à la poubelle) est reversée à un particulier, Olivier Plat, éleveur canin à Liniers. Cette nourriture récoltée sert ainsi à alimenter 45 chiens sevrés. Donc, ne vous inquiétez pas, 140 kg de nourriture ne partent pas directement à la poubelle.

LES PROJETS

Face à la problématique de l’écologie qui devient de plus en plus actuelle, le lycée réfléchit à divers projets. En effet, les affiches de sensibilisation assez théoriques distribuées par la Région ne suffisent plus : il faut maintenant des démarches efficaces, qui soient à la hauteur de l’enjeu.

Élimination de l’huile

Comme vous le savez, la friture en cuisine entraîne l’utilisation d’une grande quantité d’huile : mais l’huile n’est cependant pas recyclable. C’est pourquoi le lycée réfléchit très sérieusement à une alternative, étant donné que se débarrasser de l’huile usagée est très difficile et coûteux. La solution ? Reverser l’huile à un prestataire, comme Oléovia, qui se chargerait de la recycler pour les moteurs de véhicules, au lieu d’utiliser une énergie plus polluante qu’est le pétrole.

Recyclage du plastique

Un autre projet a été proposé, inspiré par une professeur de BCPST en classe préparatoire. Nommé « Precious Plastic Project », ce plan consiste à recycler de la matière plastique pour la transformer en bobines de thermoplastique pour imprimantes 3D. Cette transformation qui serait assurée par des machines, tient en quatre étapes : broyer, extruder, injecter et stabiliser. Ce matériel coûte néanmoins 625 euros mais serait rentabilisé dès la 13ème bobine produite ! Ce projet à la fois écologique et pédagogique (les élèves se chargeraient en partie de la fabrication) permettrait donc à l’établissement de subvenir à ses propres besoins.

Restructuration de la cuisine

La cantine scolaire du lycée Camille Guérin, grand pôle de restauration dans l’Académie, deviendra d’ici 2019 un cobaye expérimental pour la Région Nouvelle-Aquitaine. En effet, elle prévoit à titre d’expérience la robotisation entière du réfectoire. Pour cela, des infrastructures sont nécessaires, notamment l’installation de cuves et de nouvelles machines. Combien cela coûtera-t-il ? 1 million d’euros d’investissement de la part de la Région, et 14 postes supprimés d’ici 2019. De plus, ce projet a un impact écologique : les nouvelles infrastructures prévoient de faire fermenter la matière organique. Cette méthanisation empêche ainsi toute lutte contre le gaspillage alimentaire, d’autant plus que les architectes en charge de ce projet ne proposent aucune solution face au mélange du plastique et de l’huile à la matière organique. Cette restructuration est donc un véritable retour en arrière écologique.

LETTRE AUX LECTEURS

Cher public,

On minimise souvent l’impact de nos actes sur l’environnement. On s’est tous dit au moins une fois dans notre vie : « Au fond… qu’est ce que ça change si je ne fais pas le tri ? » ou « Après tout… ça ne fait de mal à personne si j’utilise une feuille différente à chaque cours de Français ! »… Mais détrompons-nous ! Car ce genre de flemmardise est si répandu que le gaspillage d’énergie et de matière est colossal au niveau mondial. Voici quelques astuces simples que chacun (élèves comme professeurs) pourrait appliquer pour réduire le gaspillage au lycée :

→ Éteindre les lumières dès que possible. Lorsque le soleil est bas, trop nombreux sont les élèves qui préfèrent demander aux professeurs de baisser les volets et allumer les néons plutôt que de changer de place. Et trop nombreux sont les professeurs qui préfèrent éclairer leur classe aux néons pendant l’heure entière. Certes, changer de place ou baisser et remonter les stores constituent des micro-pertes de temps, mais le lycée entier ne peut pas se permettre d’utiliser l’éclairage électrique plus que nécessaire… N’oublions pas que l’électricité française vient du nucléaire !

→ Imprimer des feuilles recto-verso, ou écrire sur les deux faces d’une feuille. En effet, le nombre de papiers utilisés sur une seule face est considérable dans le lycée. Les professeurs devraient s’attacher à imprimer des documents sur le verso, pour réduire le nombre de copies par deux. Et si ce n’est pas fait, les élèves devraient faire leurs exercices ou écrire leur cours sur le verso.

→ Veiller à éteindre les ordinateurs des salles informatiques et du CDI. Une immense quantité d’énergie est gaspillée car les ordinateurs sont trop souvent en veille. Ce gaspillage est si simple à éliminer que tous les élèves devraient s’engager pour cet objectif.

Et bien d’autres : jeter les mégots de cigarette et les chewing-gums dans les poubelles dédiées (car ils mettent respectivement 2 et 5 ans à disparaître), utiliser les manuels plutôt que d’en faire des photocopies, etc…

En espérant que les choses évoluent dans le bon sens !

À très bientôt !

Marina BONY et Gabrielle JOSSAUD